Lors d’une réunion à Parakou le 03 décembre 2024, Soumaïla Yaya, Directeur général de la Police républicaine, a annoncé des infractions constatées par le haut commandement contre les policiers concerné par le décès de Fayçal Ouorou.
Selon l’exposé du Directeur Général de la Police républicaine, un jeune homme âgé de 25 ans a perdu la vie durant la nuit du 18 au 19 novembre 2024 à Parakou, à la suite d’un incident survenu lors d’une patrouille policière. Selon le responsable des forces de police, cet incident n’aurait pas eu lieu si les agents en patrouille avaient respecté les protocoles établis.
L’un des actes incriminé par le directeur de la police dans cette affaire est l’usage disproportionné de la force par les agents de patrouille. Selon Soumaïla Yaya, ses éléments étaient quatre. Ce qui à ses dires était injustifié. De surcroît, ils se sont tous précipités sur le jeune homme.
« Certains avaient tenu les jambes, certains les pieds et l’un était sur le gars », a-t-il ajouté en précisant que c’est ce que les policiers mis en cause lui auraient avoué.
D’après lui, les agents patrouilleurs « ont manqué de maîtrise des techniques nécessaires pour contrôler un individu qui ne représentait pas un danger ».
Le directeur général de la police républicaine exprime son profond regret face à l’incapacité de certains agents à respecter les règles établies. Il souligne l’importance de dispenser des cours de rappel portant sur « la maîtrise sans armes de l’adversaire » afin que les interpellations soient effectuées « dans les règles de l’art ».
Il ne s’agit pas uniquement de l’usage disproportionné de la force que le Directeur Général de la Police Républicaine (DGPR) condamne dans cette affaire. Il met également en lumière une forme d’omerta orchestrée par les individus concernés. Le responsable de la police précise que la hiérarchie policière a été informée de la situation de manière tardive.
« S’ils avaient rendu compte, je crois que la situation aurait été mieux gérée. Peut-être que ça n’allait pas aller à ce niveau », laisse t-il entendre.
L’autre aspect que déplore Soumaïla Yaya à l’égard des policiers impliqués réside dans le manque de transparence entourant ce dossier. Le Directeur Général de la Police Républicaine (DGPR) a dénoncé une volonté manifeste d’entraver l’affaire par le biais d’une tentative de dissimulation des faits.
« Ils ont dissimulé l’homicide involontaire en déposant le corps à un autre endroit. En déplaçant le corps, ils ont commis un recel de cadavre », a déclaré Soumaïla Yaya.
Plus grave, souligne le chef de la police béninoise, il y a eu élaboration d’un faux bulletin de service et d’un procès-verbal altéré à la suite de la découverte d’un cadavre. Il en déduit que ce qui s’est passé est incontestablement intentionnel .
Les agents de police impliqués auraient ordonné à Fayçal de remettre son téléphone portable en vue d’une fouille. Le jeune homme aurait catégoriquement refusé. Cette réaction n’a pas été du goût des forces de l’ordre, qui auraient, selon un communiqué daté du 27 novembre émanant du procureur de la République près le tribunal de première instance de Parakou, Alain Raoul Agboton, soumis le jeune homme à des actes de violence.