Après l’ancienne ministre de la justice, Reckya Madougou, le Groupe de travail sur la détention arbitraire est revenu à la charge et exige la libération immédiate du professeur Joël Aïvo.
Dans un avis rendu en août dernier et publié récemment, les experts onusiens considèrent que la détention du constitutionnaliste est « arbitraire » et exhortent à son « immédiate libération ».
L’organisme onusien souligne que, d’après les informations reçues, Joël Aïvo a été maintenu en détention dans des « conditions inhumaines, cruelles et dégradantes ». « En particulier, du 16 avril au 9 juin 2021, M. Aïvo aurait été incarcéré aux côtés de 38 autres détenus dans une cellule surpeuplée et insalubre. M. Aïvo aurait contracté la Covid-19 au sein de cette cellule. Ce n’est qu’après de multiples requêtes que M. Aïvo aurait été transféré dans une cellule moins peuplée, le 9 juin 2021. »
En outre, il convient de noter que, depuis près de deux ans, M. Aivo n’est autorisé à voir sa famille que pour quelques minutes, derrière une barrière de la prison et exposé à la vue de tous indique l’avis.
Pour le GTDA, ces actes constituent une violation des articles 2, 3, 7, 9, 10, 11, 19, 20 et 21 de la Déclaration universelle des droits de l’homme ainsi que des articles 2, 9, 14, 19, 21, 22, 25 et 26 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, et s’inscrivent dans les catégories I, II, III et V. Par conséquent, « le Groupe de travail exhorte le gouvernement béninois à prendre sans délai les mesures nécessaires afin de remédier à la situation de M. Aivo et de l’harmoniser avec les normes internationales applicables, notamment celles énoncées dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans le Pacte ».
Selon les experts de l’ONU, au regard de l’ensemble des circonstances, la mesure appropriée serait de procéder à la libération immédiate de Joël Aïvo. En outre, l’organisation exhorte également le gouvernement béninois à indemniser le constitutionnaliste pour les préjudices subis.
Pour mémoire, Joël Aïvo a été condamné à 10 ans de réclusion criminelle pour « atteinte à la sûreté de l’État ». Il avait été arrêté à la suite de l’élection présidentielle de 2021, après le rejet de sa candidature par la Commission électorale nationale autonome .