La nouvelle est abondamment relayée dans la presse classique et en ligne depuis la soirée du mercredi 19 octobre 2022, mais c’est au petit matin de ce jeudi, qu’elle est devenue officielle. Selon les règles traditionnelles, le décès de l’empereur Chabi Naïna lll a été annoncé par les voix autorisées.
C’est désormais officiel. Le roi de Nikki a tiré sa révérence. La nouvelle a été annoncée aux ancêtres et aux populations de Nikki par les griots, comme l’indique la tradition. Les cris des griots de la cour impériale ont été entendus à 4 heures du matin, à travers le taaki, une dévisse de l’empereur Sabi N’a Yina III du Baru Tem. Le rythme « Gbangba » était également de la partie pour assurer l’annonce nécrologique, a précisé Deeman.
Dans le rituel annonçant le départ de l’empereur, l’étape des trompettes impériales n’a pas été occultée. « Les trompettes impériales Kankangui déchirent le silence de la nuit noire. Elles se portent d’abord à Ouenou où dorment les ancêtres pour leur annoncer, en premier, le retour de l’un des leurs. Ensuite, elles reviennent à Nikki, à la Cour impériale, pour annoncer le décès de l’empereur », a indiqué Deeman, qui a suivi les événements de près.
L’autre prescription de la coutume, exécutée dans le cadre de l’annonce nécrologique du roi, c’est le retrait de son cheval du palais. L’animal a été retiré de la cour royale et conduit chez Sounon Kondé, par trois personnes.
A travers son accoutrement, Sa Majesté Sina Dum Wiru, premier ministre au palais royal, indique clairement le décès du roi Chabi Naïna lll. Pour la première fois, il s’est introduit à l’intérieur du palais suite à un rituel qui l’oblige à porter, tête nue, sa tunique à l’envers. « Tant que ce dernier (roi Chabi Naïna lll) vit, le Sina Dum Wiru ne pénètre pas à l’intérieur du palais », a rapporté Deeman.