Les députés du parti Les Démocrates (LD) se sont rendus ce mercredi 08 février 2023 à la prison civile de Cotonou pour rendre visite à Joël Aïvo. Mais malheureusement, ils n’ont pas eu accès au détenu. Les responsables des lieux leur ont signifié que ce n’était pas possible. Cet incident qui a été très vite répandu dans l’opinion a peut-être une explication.
Après avoir rendu visite à Reckya Madougou, détenu depuis mars 2021 à la prison civile d’Akpro-Missérété, les députés du parti Les Démocrates ont mis le cap sur l’établissement pénitentiaire de Cotonou où séjourne l’opposant Joël Aïvo. Contrairement à Reckya Madougou, Joël Aïvo n’a pas pu échanger avec les nouveaux parlementaires. Pour cause, l’administration leur a fait savoir que cette visite ne pouvait pas être autorisée.
Dans les messages de dénonciations relayés sur les réseaux sociaux, certaines personnes ont lié cette interdiction de visite aux restrictions prises par la prison contre la programmation de la Covid-19. Bien entendu, il s’agit d’une raison improbable, car la Covid-19 est presque conjuguée au passé au Bénin.
De sources concordantes, il aurait été plutôt signifié à la délégation du parti LD qu’elle devrait se munir d’un permis de visite afin d’être autorisée à rencontrer l’universitaire. Cet argument des responsables de la prison serait conforté par un vieux décret portant régime pénitentiaire. Il s’agit plus précisément du décret n°73-293 du 15 septembre 1973. Par ailleurs, il faut préciser que ce décret avait été modifié en ses articles 67 et 68 par le décret n°78-161 du 23 juin 1978 modifiant le décret portant régime pénitentiaire.
Ce que dit le décret sur le droit de visite
Dans la section III (droit de visite) du décret concerné, on retrouve les conditions de visite et de délivrance du permis de visite. En son article 33, le décret indique que : « nulle visite de la prison autre celles des autorités judiciaires n’est autorisée sans permis de visite ».
Quant à l’article 34 du même décret, il précise que « les permis de visite peuvent être délivrés par le juge d’instruction pour les détenus sous mandat de dépôt ; par le procureur général poir les détenus en instance de passer devant la Cour d’appel ; par les sous-préfets pour les détachements pénitentiaires ; par le ministre de la justice pour les cas non prévus aux alinéas précédents ».
Cependant, une question taraude les esprits. Il convient en effet de se demander si ce décret est rigoureusement mis en application. Tous les visiteurs qui se rendent dans les prisons ont-ils toujours eu besoin de se faire délivrer un permis de visite ?