Le Porte-parole du gouvernement a apporté quelques éléments d’explications sur le salaire des ministres. Le sujet suscite grosses polémiques depuis des lustres et apparemment la position de Wilfried Léandre Houngbédji n’a pas changé.
Sous le président Patrice Talon, il n’y a pas un nouveau décret qui régit le salaire des ministres. C’est la première information capitale qu’il faut retenir des explications de Wilfried Léandre Houngbédji, dont les propos ont été diffusés par la web radio Crystal News. « Le décret qui régit les salaires des ministres depuis 2006 n’a pas changé », a-t-il affirmé.
Le Porte-parole du gouvernement explique que si aujourd’hui, les ministres gagnent un peu plus que ce qui est prévu par le décret, c’est qu’ils ont perdu beaucoup d’autres avantages qui autrefois grossissaient les salaires. Selon ses dires, les fameuses primes diverses, les bons d’essence et les faramineux frais de missions n’existent plus.
Les chiffres du décret
Selon le décret signé en avril 2006 par l’ex-président Boni Yayi, que BENIN WEB TV a pu consulter, les membres du gouvernement percevaient moins de 2 millions FCFA par mois. Selon l’article 2 du décret, « il est alloué aux membres du gouvernement, au titre de la rémunération de leur fonction et quels que soient leurs statuts antérieurs, un salaire global mensuel brut de un million sept cent trois mille cinq dix huit (1 703 518) francs CFA ».
Le même article 2 indique que les ministres « bénéficient, à leur entrée en fonction, d’une prime d’équipement unique dont le montant est fixé à cinq millions (5 000 000) de francs CFA et d’une assurance médicale ». Cette prime est payable une seule fois et n’est pas renouvelable tant que le bénéficiaire demeure dans le gouvernement, même s’il venait à changer de portefeuille.
Après traitement du salaire, les ministres ne recevaient pas l’intégralité des 1 703 518 francs CFA dans leurs comptes. « Ce salaire est frappé d’IPTS (Impôts Progressifs sur Traitements et Salaires) d’un peu plus de cinq cent mille (500 000) francs CFA. En définitive, chaque Ministre percevait en net un salaire mensuel de Un million cent ou deux cent mille (1 100 ou 1 200 000) francs CFA selon ses charges familiales (nombre d’enfants à charge) », avait-il expliqué Valentin Djènontin, ancien ministre.
Les chiffres communiqués ci-dessus s’apparentent à ceux qui étaient inscrits sur la fiche de paie de l’ancien ministre de Patrice Talon, Lucien Kokou. Cette fiche de paie qui a fuité sur les réseaux sociaux établissait le salaire net à payer à 1 300 000 FCFA.
Ainsi, si on s’en tient aux propos de Wilfried Léandre Houngbédji, les ministres du président Patrice Talon sont rémunérés sur la base du décret signé par l’ex-président Boni Yayi. Par ailleurs, il signale une baisse drastique des primes et avantages. Une mesure, qui selon ses dires, permet aux ministres de gagner un peu plus.
Une polémique persistante…
La polémique sur le salaire des ministres sous Patrice Talon ne date pas de maintenant. Elle est née depuis quelques années et persistent dans le temps. Le gouvernement en faisant de la question, un sujet tabou a consciemment ou inconsciemment entretenu la polémique.
En 2018, dans sa Décision DCC 18-045 du 20 février 2018, la Cour constitutionnelle avait indiqué que le gouvernement n’a pas donné une suite favorable à sa demande de transmission des fiches de paie des ministres. Cette requête traitée par la haute juridiction avait été formulée suite aux rumeurs faisant état de ce que l’un des ministres de Patrice Talon avait un salaire de 16 millions de francs CFA.
Plus tard, lors d’une rencontre avec des syndicalistes, le président de la République a démenti la rumeur, en répondant qu’aucun ministre n’est à 16 millions francs CFA dans son gouvernement. Mais il n’avait pas communiqué les salaires pour étayer son démenti.