Au cours d’une rencontre avec la presse en ligne tenue le vendredi 18 février 2022, le porte-parole du gouvernement a brièvement abordé le sujet sur la mission religieuse de Banamè, qui fait la UNE des réseaux sociaux ces derniers jours. Wilfried Léandre Houngbédji a profité de l’occasion pour faire des nuances entre la situation qui s’est produite à Savalou avec « Azzaël Awouignan » et « Banamè ».
La mission religieuse de Banamè, dirigée par Parfaite, dieu autoproclamé, fait l’objet d’une vague de révélations et de dénonciations de la part de certains de ses fidèles, anciens comme actuels. Dans le lot, l’un d’entre eux a adressé une lettre ouverte au président Patrice Talon pour le tenir informer de ce qui se passe dans cette congrégations.
Le porte-parole du gouvernement ne semble pas être au parfum du passe d’arme entre le dieu autoproclamé et ses fidèles sur les réseaux sociaux. Des révélations et dénonciations jugées dangereuses dans l’opinion, ne sont visiblement pas parvenues au Secrétaire général adjoint du gouvernement, mais il dit quand-même avoir vu sur les réseaux sociaux, la lettre ouverte adressé au Chef de l’Etat par Jean-Claude Assogba, ex-prêtre de « La Très Sainte Eglise de Jésus-Christ, Mission ».
Que fait le gouvernement depuis la publication de la lettre ?
A la question de savoir ce que fait le gouvernement pour mieux comprendre ce qui se passe dans cette mission religieuse, Wilfried Léandre Houngbédji pense que les structures compétentes sont en train de faire leur travail. « La lettre ouverte dont vous parlez, il me souvienne que je l’ai vue sur les réseaux sociaux, il y a des structures qui sont en charge de connaître des faits qui ont été soulevés. Sans doute que ces structures font leur travail », a-t-il déclaré.
Pas de similitude entre le dossier « Azzaël Awouignan » et celui de Banamè
Selon le porte-parole du gouvernement, il ne serait pas juste de rapprocher ce qui s’est passé à Savalou avec « Azzaël Awouignan » et les faits possibles soulevés sur Banamè. « Moi, je n’ai pas vu la similitude. Savalou, c’est tout autre chose ; jusqu’au meurtre ou à l’assassinat de deux policiers… », a-t-il déclaré. Wilfried Léandre Houngbédji fait constater qu’il y a eu des infractions commises, qui ont mis la lumière sur cette congrégation.
De tendance philosophique et spirituelle, le porte-parole considère que toutes les religions se valent. « Chacun sait par quel canal, il parle à son bon Dieu », a-t-il dit.
Et pourtant, selon certains observateurs, ce qui se joue à Banamè est plus grave que le drame survenu à Savalou. Pour le pasteur Michel Alokpo « le cas de Banamè est plus préoccupant que la secte Azzaël Awouignan« .
De graves révélations sur Banamè
Jean-Claude Assogba qui a démissionné de son poste de prêtre de cette Eglise a soulevé de grandes inquiétudes. A l’en croire, les Daagbovi déjà dépouillés par l’achat de sacramentaux et d’autres frais colossaux tels les zindo, les frais de fidélité, les frais de GBEZINKPO,… pour ne citer que ceux-là, ayant appris que de jours heureux pointaient à l’horizon, s’étaient levés par plusieurs dizaines de milliers pour aller s’inscrire dans tous les Diocèses.
La date butoir pour recevoir les prêts était le 18 Avril 2019. A la date échue, rien n’y fit dit-il, car au moment où tout le monde devrait s’attendre à ‘’ devenir riche ‘’ d’autres trouvailles survinrent : des jaloux seraient allés à la Criet pour dévoiler le secret.
Dans sa lettre ouverte, outre les rituels dénoncés, il indique que parmi les grandes inquiétudes, existe une qui concerne directement Patrice Talon. Pour lui, « Daagbo, et le Saint Père nous chantent à nos séances de retrouvailles que tant que vous êtes au pouvoir, nos conversations téléphoniques sont sur écoute et que votre gouvernement les leur fournit. Ils nous l’ont démontré un jour quand un prélat et un laïc ont mal parlé d’eux. Ils nous ont dit que personne ne sait comment ils ont eu cette conversation pour confondre les deux mis en cause ».
« Publiquement, ils ont lâché que c’est leur relation avec vous (Patrice Talon) qui a généré cela. C’est ainsi que, dit-il, la méfiance et l’espionnage se sont installés dans ladite « église ». « Il est alors venu à notre esprit de nous poser une question : Comment un Président élu de tous les Béninois, pourrait-il conspirer contre une partie de sa population et nous vendre à nos responsables religieux ? La plupart des spoliés sont devenus mécontents », a-t-il demandé.
Bref historique sur la création de la mission religieuse de Banamè
Au Bénin, dès la fin de l’année 2009, des prêtres de l’Eglise Catholique Romaine informèrent les fidèles d’une grande révolution dans le pays et qui atteindra le monde entier. C’est une mission dite de Banamè qui exhortèrent à rendre grâce à Dieu le Créateur, car dans « Son Infinie Miséricorde, il a pris chair dans le diocèse d’Abomey ».
Beaucoup de fidèles y ont cru et ont commencé par aller à Gbanamè. Certains y allaient pour trouver guérison, d’autres pour trouver solutions aux différents maux qui les minent, d’autres y allaient encore pour se déclarer sorciers à la face du monde.
Ces faits se déroulaient sous la coupole du père exorciste Mathias Vigan, excommunié de l’égalise catholique et actuellement Pape Christophe XVIII et de deux femmes dont l’une Vicentia Parfaite Chanvoukini qui se fait appeler Jésus et l’autre, Nicole Soglo, qui serait l’incarnation de la Vierge Marie sur Terre. A travers cette Eglise, l’esprit saint et beaucoup d’autres saints du ciel viendraient prendre leur corps pour dénoncer le diable et ses suppôts.