Le mardi 18 février 2025, une délégation de douze ministres conseillers du président Patrice Talon a visité la Zone Industrielle de Glo-Djigbé-Zè (GDIZ). Cette immersion visait à constater de près les avancées industrielles du Bénin et à encourager une prise de conscience nationale sur l’importance de l’industrialisation pour le développement économique.
La GDIZ, inaugurée en 2020, s’étend sur 1 640 hectares et abrite une trentaine d’investisseurs opérant dans divers secteurs tels que le textile, l’agroalimentaire et la céramique. À ce jour, la zone a généré 14 000 emplois, avec une projection d’atteindre 35 000 d’ici 2025 grâce à l’implantation de nouvelles unités de production. Les entreprises bénéficient de régimes fiscaux incitatifs, incluant des exonérations de taxes et de droits de douane, ainsi que des infrastructures modernes telles que l’énergie électrique fiable et la fibre optique.
Lors de la visite, les ministres conseillers ont parcouru plusieurs installations clés, notamment le centre de formation textile, le Centre Intégré de Textile BTex et une unité de fabrication de céramique. Ils ont pu observer des produits finis destinés à l’exportation, tels que des vêtements pour la marque européenne KIABI, des uniformes pour les Forces armées béninoises, ainsi que des serviettes, draps et carreaux personnalisables fabriqués localement.
Impressionnés par le dynamisme et le potentiel de la GDIZ, les ministres ont lancé un appel à l’ensemble de la classe politique, y compris les figures de l’opposition, pour qu’ils viennent constater par eux-mêmes les réalisations en cours…
Une invitation ou une provocation politique ?
En appelant Boni Yayi à visiter la GDIZ, Janvier Yahouédéou n’a pas simplement voulu lui faire découvrir un hub industriel. Il s’agissait d’une manière habile de lui rappeler ce qu’il n’a pas su accomplir durant ses deux mandats à la tête du pays. “On peut ne pas aimer une personne, mais apprécier ses œuvres”, a lancé le ministre conseiller Janvier Yahouédéou. une pique lancée à l’ensemble de l’opposition qui milite pour le départ de Patrice Talon en 2026.
Cette sortie s’inscrit dans la continuité de ses précédentes déclarations. Il y a quelques jours encore, Janvier Yahouédéou affirmait que faire partir un président bâtisseur comme Patrice Talon serait une grave erreur. Une déclaration qui légitimait implicitement une prolongation du pouvoir de Patrice Talon et qui entrait en contradiction avec l’opposition, déterminée à empêcher un éventuel troisième mandat ou un troisième mandat déguisé.
En somme, la visite des ministres conseillers à la GDIZ aura servi à deux choses : faire la promotion du projet industriel de Talon et tendre un piège politique à l’opposition. Reste à savoir comment Boni Yayi et ses alliés vont répondre à cette provocation.