Dans sa décision N° 22-003/HAAC du 19 Janvier 2022, 59 médias en ligne ayant soumis leur dossier à l’appel à candidature du régulateur béninois des médias, ont été sélectionnés, sous réserve d’une vérification physique de l’indication précise du lieu d’établissement de leur sites et du lieu d’installation des équipements d’accès et de réception.
La Haute Autorité de l’audiovisuel et de la communication du Bénin (HAAC), le régulateur béninois des médias, par une décision en date du du 19 Janvier 2022, signée du président de l’institution, Rémi Prosper Moretti, a « sélectionné et qualifié pour la suite des procédures », 59 médias pour « l’exploitation de sites internet fournissant des services de communication audiovisuelle ou de presse écrite destinés au public ». En effet, par un communiqué en date du 19 Janvier 2021 et signé de son Président Rémi Prosper Moretti, la Haute Autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC) avait lancé officiellement l’appel à candidature pour la sélection sur la base d’un cahier de charges, pour la sélection des exploitants du site internet fournissant des services de communication audiovisuelle ou de presse destinés au public.
Mauvais temps pour les médias en ligne depuis 2018
Cette décision de sélection qui vient comme une bouffée d’oxygène pour les promoteurs de médias en ligne et journaliste est la fin d’un long tunnel dans lequel sont rentrés les médias en ligne depuis Décembre 2018, sous la même institution, autrefois dirigée par une autre équipe ayant à sa tête Adam Boni Tessi. En effet, en décembre 2018, la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC) avait, pour la toute première fois, ordonné la suspension immédiate de toute publication sous peine de sanction. L’argument avancé par l’instance de régulation était que les sites internet, les Web TV naissent et fonctionnent sans agrément. Mais à qui incombe la responsabilité de délivrer les agréments ?
Après l’annonce de cette suspension, un appel à candidatures avait été lancé, mais est resté non vidé jusqu’à l’arrivée de la nouvelle équipe en juillet 2019. Le législateur avait pourtant donné un délai de trois mois pour attribuer les agréments. Mais, à la grande surprise de tous, cette nouvelle équipe a en aout 2020, enjoint les médias en ligne à régulariser leur situation en demandant une (nouvelle) autorisation, sous peine de sanctions. S’en suivra un deuxième appel à candidature. Si un délai de 3 mois avait également été donné pour l’attribution des agréments, c’est après près de 2 ans, que la décision de présélection aura été notifiée aux requérants.
Un manque à gagner pour les promoteurs
Au delà de l’incertitude dans laquelle les acteurs évoluent depuis 2018, ces décisions successives de suspension et de menace de sanctions constituent un énorme manque à gagner pour ces médias qui évoluent dans un environnement concurrentiel mondial. Autant les annonceurs nationaux sont méfiants pour des contrats durables, autant les référencements au niveau de Google se compliquent. Une situation déplorable qui intervient alors que le Bénin se veut être le « Quartier numérique de l’Afrique » et s’est doté d’un ministère spécialement dédié au numérique. Un ministère qui a choisi la loi de l’omerta face au climat délétère dans lequel évoluent les médias en ligne.