Chassée du Burkina Faso, du Mali et sous pression brûlante au Niger où, le compte à rebours est désormais lancé pour le départ de ses troupes, la France n’en n’a pas autant fini avec son engagement militaire en Afrique. L’Hexagone envisagerait un redéploiement de ses soldats vers une nouvelle destination dans la sous-région.
«Nous mettons fin à notre coopération militaire avec le Niger. », a déclaré le président français Emmanuel Macron, après plusieurs jours de tension diplomatique avec la junte au pouvoir à Niamey. Selon la déclaration du patron de l’Elysée, les 1 500 militaires français présents sur place à Niamey partiront d’ici la fin de l’année.
Toutefois, Paris n’a pas donné de précisions sur la nouvelle destination de ses soldats: seront-ils rapatriés au pays ou redéployés dans un autre pays ? La question reste posée, alors que certaines indiscrétions citent le Bénin comme une possible chute pour les soldats de Macron.
Pour Caroline Roussy, directrice de recherche sur l’Afrique à l’IRIS, qui pilote l’Observatoire Sahel pour le compte du ministère des Armées, « le Bénin est en haut de la liste s’il devait y avoir redéploiement, compte tenu de la menace terroriste qui se répand par capillarité dans les États du Golfe de Guinée », commente-t-elle. D’autres pays comme la Côte d’Ivoire, le Sénégal, Djibouti, voire le Tchad ou le Gabon sont également concernés. «La France y possède déjà des bases, mais quant à un plan B pour un redéploiement des troupes dans cette région -qui inquiète pourtant au plus haut point les autorités françaises- c’est le flou le plus absolu dans les Etats-majors », confie cette spécialiste des questions stratégiques.
« Aucune base militaire française n’est en construction » au Bénin
Dans un communiqué le mercredi 27 septembre 2023, le gouvernement du Bénin a démenti les informations faisant état d’une base militaire française qui serait en construction proche de la ville de Kandi et s’apprêterait à accueillir les troupes françaises dont le retrait progressif du Niger est annoncé.
« Je tiens à préciser que s’il est constant que j’ai affirmé, en temps utile, que nous bénéficions de l’appui d’instructeurs français, Belges et Américains notamment, aucune base militaire française n’est en construction dans notre pays, et davantage pas dans le département de l’Alibori », a déclaré le porte-parole du gouvernement béninois, Wilfried Léandre Houngbédji.
Par ailleurs, a-t-il poursuivi, « il est de notoriété que les instructeurs français et Belges dont il s’agit, sont repartis depuis plus de six (06) mois que leur mission s’est achevée ».