Au Niger, le général Abdourahamane Tiani, président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), a annoncé l’adoption du budget 2024 d’un montant de 2 653 milliards de francs CFA. Un bugdet marqué par la persistance des sanctions imposées par les instances des organisations régionales, sous-régionales et internationales.
Malgré les difficultés liées aux sanctions régionales imposées depuis le coup d’État du 26 juillet 2023, le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) a adopté un budget de 2 653 milliards de francs CFA pour l’exercice 2024, contre 3 245,44 milliards de francs CFA en 2023. Ce budget 2024, établi autour des objectifs macro-économiques du CNSP et des orientations dictées dans le cadre de l’élaboration du programme de résilience pour la sauvegarde de la patrie.
Selon Adamou Louché, un économiste nigérien interrogé par Africa 24, malgré les sanctions économiques de la CEDEAO qui pèsent sur le pays, les nouvelles autorités ont tout de même adopté un budget relativement ambitieux pour 2024, visant essentiellement à stimuler la croissance économique et à améliorer les conditions de vie des Nigériens. Ce budget suscite beaucoup d’espoir malgré les difficultés engendrées par le blocus économique. Il traduit également l’engagement total du CNSP pour le bien-être du peuple nigérien et montre que le pays est déterminé à résister aux sanctions et à avancer sur la voie du développement.
La croissance du PIB réel est estimée en moyenne à 7,9 % sur la période 2024-2026, portée essentiellement par le secteur secondaire avec une croissance moyenne de 10,8 %, suivie des secteurs primaire et tertiaire avec respectivement 7,2 % et 5,8 %. Les dépenses d’investissement sur les ressources internes sont évaluées à 476,96 milliards de francs CFA en 2024, contre 257,68 milliards en 2023. Quant aux traitements et salaires, ils progressent de 17,97 milliards pour atteindre 363,90 milliards en 2024.
Pour le sociologue Idrissa Tambari, « dans les prévisions, environ 59 % de ce budget sera alloué aux secteurs sociaux de base, tels que l’éducation, la santé, l’agriculture et la sécurité. Cela démontre la bonne foi et la volonté du CNSP à prioriser les secteurs sociaux de base. »
Depuis le renversement du président Mohamed Bazoum, le Niger subit de lourdes conséquences économiques et financières, imposées depuis le 30 juillet 2023 par la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Le blocus commercial a fait grimper les prix des denrées alimentaires et créé une pénurie de produits essentiels, notamment de médicaments. Le Mali, le Burkina Faso et le Niger, dirigés par des gouvernements de transition, ont créé en septembre 2023 l’Alliance des États du Sahel (AES) pour s’émanciper de certaines organisations régionales.