Le président Joao Lourenço s’est engagé jeudi à être « le président de tous les Angolais » lors de son investiture pour un second mandat à Luanda, une cérémonie placée sous haute surveillance policière après des élections dont les résultats ont été contestés par l’opposition.
À l’issue d’élections serrées et contestées, mais finalement validées, le président angolais Joao Lourenço a été investi jeudi à Luanda pour un second mandat. Joao Lourenço perpétue ainsi la domination de son parti, le MPLA au pouvoir dans le pays depuis l’indépendance en 1975, il y a donc 47 ans.
L’Angola a tenu le 24 août le scrutin le plus disputé de son histoire. Dans ce pays d’Afrique australe, il n’y a pas d’élection présidentielle et la tête de liste du parti vainqueur aux législatives devient automatiquement chef de l’Etat. Le Mouvement populaire pour la libération de l’Angola (MPLA), au pouvoir depuis l’indépendance du Portugal en 1975, a remporté les élections avec 51,17% des voix, le plus bas score qu’il ait jamais enregistré. Le premier parti d’opposition, l’Union nationale pour l’indépendance (Unita), a rassemblé 43,95% des suffrages.
João Lourenço, 68 ans, entame au pas de charge son second mandat qui promet de nombreux challenges pour l’Angola, allant de la réduction de la dette à la diversification de son économie trop dépendante du pétrole. L’économie angolaise devrait croître de 3 % en 2022, après être sortie d’une récession de cinq ans l’année dernière. Mais cette croissance dépend encore largement du secteur pétrolier, qui représente au moins 83 % de ses revenus d’exportation, la Chine représentant 61 %. Tout indique que le pays doit s’engager sur la voie de la transformation de son modèle de développement et ouvrir la voie vers un avenir moins tourné vers les énergies extractives.