L’Afrique du Sud est en proie à une vague de violences et d’actes de délinquance. Les militaires sont déployés pour prêter main forte à la police débordée dans certaines régions.
Pneus brûlés, routes coupées, incendies et pillages… Des manifestations se sont propagées en Afrique du Sud ce lundi 12 juillet. C’est le quatrième jour de violence causée pour la première fois par l’emprisonnement de l’ancien président, Jacob Zuma. Face à la troisième vague meurtrière du Covid-19, un mouvement de contestation alimenté par le désespoir économique, exacerbé par les restrictions imposées après fin juin.
Les troupes sud-africaines aideront la police au KwaZulu-Natal, dans l’est du pays où les violences ont explosé, et à Johannesburg, qui s’est étendu depuis vendredi. Des soldats ont été vus patrouillant dans la ville de Pietermaritzburg à midi, mais l’armée a déclaré dans un communiqué que “le déploiement commencera dès que tous les processus de préparation seront en place”. La durée du déploiement et le nombre de soldats mobilisés seront déterminés “en fonction de l’évaluation par la police de la situation sur les lieux”, précise le communiqué.
Le rôle de l’armée est de “garantir un environnement de travail sûr et sécurisé afin que la police puisse travailler dans de meilleures conditions”, dit l’armée, mais la police est largement déployée dans la plupart des scènes de violence.
Voiture incendiée, entreprise incendiée…
Lundi matin, des carcasses de voitures incendiées ont été dispersées dans les rues du centre de Johannesburg, et d’autres zones ont été attaquées la veille. Des hélicoptères de police largement déployés au-dessus de Megalopolis ont déjà arrêté 219 personnes entre la capitale économique du pays et la région zoulou lundi matin.
Dans la ville de Pietermaritzburg, de nombreux magasins sont restés fermés par mesure de précaution. Là, le centre commercial a pris feu. La télévision locale a montré une scène en direct d’une entreprise envahie par un groupe d’individus, et la police a tiré des balles en caoutchouc pour les disperser.
Le président Cyril Ramaphosa a réitéré son inquiétude dimanche soir sur ces violences « sporadiques mais de plus en plus violentes », lors d’un discours télévisé consacré à la pandémie.