Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a été réélu à la tête du parti du Congrès national africain (ANC), au pouvoir en Afrique du Sud. Cette réélection ouvre désormais la voie d’un second mandat au chef de l’Etat sud-africain.
M. Ramaphosa, 70 ans, qui reste populaire auprès de l’opinion en dépit d’un scandale récent, a obtenu 2 476 voix des délégués de l’ANC. Son unique concurrent et ex-ministre de la santé, Zweli Mkhize, 66 ans, en a obtenu 1 897.
Ce vote ouvre la voie à un second mandat du président Ramaphosa, si l’ANC, de plus en plus contesté sur fond de chômage et de crise énergétique, gagne les élections générales de 2024.
580.000 dollars sous les coussins d’un canapé
La réélection de Cyril Ramaphosa a été effectif malgré que le chef de l’Etat traverse un scandale de liasses de billets. L’affaire remonte à 2020. En février, des cambrioleurs se sont introduits dans une de ses luxueuses propriétés. Des liasses de billets ont été retrouvées sous les coussins d’un canapé. Le chef de l’État est accusé d’avoir préféré ne signaler l’incident ni à la police, ni au fisc. Cyril Ramaphosa «dément catégoriquement» avoir mal agi. Dans une déclaration officielle à la commission qui a opportunément fuité le jour de la remise du rapport parlementaire, il expose en détail sa version des faits.
Selon lui, un homme d’affaires soudanais a acheté des buffles dans son domaine où il élève du gibier et du bétail dans le nord-est du pays. «Il a choisi ceux qui lui plaisaient et payé en liquide le montant de 580.000 dollars», explique le président. L’argent a été caché «sous les coussins d’un canapé d’une chambre peu utilisée», par un employé qui a estimé cette cachette plus sûre que le coffre de la propriété. Cyril Ramaphosa fait également l’objet d’une enquête pénale de l’unité d’élite de la police sud-africaine, les Hawks.
Dans le document de 38 pages dont l’AFP a eu copie, le chef de l’Etat explique n’avoir « aucune connaissance personnelle du cambriolage ». Il était alors en déplacement officiel à Addis Abeba. Mardi dernier, les parlementaires dont il détient la majorité, ont rejeté l’adoption du rapport du Groupe d’experts indépendants sur l’affaire Phala Phala qui l’éclabousse.