Seul l’aéroport international de Kaboul échappe encore à la mainmise des talibans en Afghanistan. Mais le chaos règne sur place, tandis que des milliers d’Afghans cherchent à fuir le pays à bord d’un des appareils affrétés pour les évacuations.
« J’ai très peur. Ils tirent des coups de feu en l’air. » Les soldats américains ont tiré en l’air lundi 16 août au matin à l’aéroport de Kaboul, où des milliers d’Afghans ont envahi le tarmac, cherchant à fuir leur pays après la prise du pouvoir par les talibans, a rapporté un témoin à l’AFP, ajoutant avoir vu « une jeune fille être écrasée et tuée ».
Le but était de « désamorcer le chaos » face à une foule, pas convaincue par les promesses des talibans que personne n’avait rien à craindre d’eux et devenue « hors de contrôle », a indiqué un responsable américain que Reuters a pu joindre par téléphone.
Vent de panique à l’aéroport
L’entrée redoutée des insurgés talibans dans la capitale dimanche a provoqué un vent de panique dans la capitale, où des milliers d’habitants s’efforçaient de fuir, s’agglutinant notamment à l’aéroport où les troupes américaines sont en charge de l’évacuation du personnel de l’ambassade et d’autres civils.
Sur les réseaux sociaux, des journalistes dont l’ancien reporter du New York Times Jawad Sukhanyar ont mis en ligne des vidéos attestant de scènes de cohue avec des foules envahissant le tarmac dans l’espoir de monter à tout prix à bord d’un avion pour fuir le pays. L’une d’entre elles montre notamment des grappes de jeunes hommes, surtout, s’agrippant aux passerelles ou aux escaliers pour tenter de monter dans un avion.
Sous le regard de centaines d’autres personnes, ceux qui avaient réussi à monter en haut des escaliers, tentaient ensuite d’en aider autres à faire de même, dont certains s’agrippaient de toutes leurs forces aux barreaux. Des familles en panique, avec des enfants effrayés, cherchaient elles aussi à s’enfuir, avec leurs lourds bagages. D’autres vidéos postées dans la nuit montrent des personnes se bagarrant pour entrer dans un avion cargo déjà bondé.