Condamné à 30 ans de réclusion criminelle dans une affaire de détournement de fonds à la Direction Générale des Impôts et des Domaines (DGID), Blaise Salanon refuse de se taire. Dans une lettre adressée au président Patrice Talon et évoquée par La Nouvelle Tribune, il clame son innocence et implore une révision de son procès, qu’il qualifie d’« inique ».
Détenu depuis le 11 octobre 2019, Blaise Salanon a vu son sort scellé le 23 janvier 2025 par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET). La sentence est implacable : trois décennies derrière les barreaux, une amende d’un milliard de francs CFA et une obligation solidaire de rembourser sept milliards avec un autre ex-régisseur de la DGID. Pour couronner le tout, tous ses biens ont été saisis.
Face à cette décision, il exprime son incompréhension et son indignation. « Je n’ai jamais été un agent de la DGID, encore moins un fonctionnaire de l’État », martèle-t-il, dénonçant une condamnation qui, selon lui, équivaut à « une peine de mort déguisée ».
Au cœur de sa défense, un élément clé : un rapport d’expertise judiciaire daté du 7 novembre 2021. Selon lui, ce document aurait révélé de « graves irrégularités » dans la gestion des ressources de la DGID entre 2016 et 2019. Pourtant, affirme-t-il, ses avocats n’auraient jamais eu accès à ce rapport, faussant ainsi toute chance de défense équitable.
Se sentant victime d’un engrenage judiciaire qu’il juge biaisé, Blaise Salanon regrette que la lutte anticorruption, pilier du mandat du président Talon, ait pu être détournée par « des opportunistes sans scrupules ». Pour lui, cette affaire dépasse son propre sort : elle illustre, dit-il, une instrumentalisation de la justice qui menace les fondements mêmes de l’État de droit.
Un dernier recours, une ultime supplique
Désespéré, il s’en remet au chef de l’État, qu’il considère comme le dernier rempart contre une « injustice suicidaire ». Son appel est poignant : « Ma vie n’a plus de sens. Je ne peux qu’espérer, dans cet ultime cri, que vous me tendrez la main avant qu’il ne soit trop tard. »
La balle est désormais dans le camp du président Talon. Répondra-t-il à cet appel au secours, ou la justice suivra-t-elle son cours, implacable ?