La Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET) a rendu une décision particulièrement sévère dans l’affaire de Carlos Adohouannon, ancien régisseur central des impôts.
Dans une décision rendue par la cour le 23 janvier 2025, la cour a distribué 30 ans de réclusion criminelle et une amende d’un milliard de FCFA pour Carlos Adohouannon et son coaccusé Blaise Salanon. Les deux devront également verser solidairement plus de 7 milliards de FCFA en dommages et intérêts à l’État, en plus de la confiscation de leurs biens.
Au lendemain du verdict, Me Francis Dako, avocat de Carlos Adohouannon, a fait part de son indignation. Il a vivement critiqué la procédure et accusé la justice d’être influencée. Selon lui, la CRIET s’est contentée de reprendre les arguments du ministère public sans examiner avec rigueur les preuves présentées.
« On a condamné pour détournement de fonds publics et blanchiment de capitaux alors qu’il n’y a pas la moindre preuve tangible », a déclaré Me Dako sur les ondes de BIP Radio.
L’avocat a également mis en lumière des zones d’ombre dans l’affaire, notamment l’origine et la destination inconnues des 3,8 milliards FCFA supposément détournés, ainsi que d’autres mouvements financiers importants, comme un retrait de 11 milliards FCFA en 24 heures, qui n’ont pas été élucidés.
Pour Me Dako, la condamnation de son client à 30 ans de prison et une amende d’un milliard de FCFA équivaut à une « mort sociale ». Il a dénoncé une justice qu’il considère biaisée, tout en exprimant son incertitude quant à l’opportunité de faire appel : « Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir, mais honnêtement, je doute que cela change quoi que ce soit. », a-t-il confié.